vendredi 29 mai 2015

Le coin du néophyte – Mais au fait, le jeu de rôles, c'est quoi?

Bienvenue à toi, internaute venu(e) te perdre dans les méandres de mon blog. Et avant toute chose, si tu es novice, voire profane du jeu de rôles, ou si tu tiens simplement à savoir si je dis comme toi, voici une petite définition du thème.

Le jeu de rôles, en substance, c'est simplement un jeu dans lequel on raconte une histoire, dont chaque personnage principal est interprété par un joueur.

Voilà. C'est large, me direz-vous. Et je vous répondrai: n'est-il pas! En effet, si vous souhaitez que je rentre davantage dans les détails, je vais être forcé de vous parler d'un genre de jeux de rôles en particulier... Le seul véritable dénominateur commun entre tous les jeux de rôles de la planète, c'est cette malheureuse ligne de texte rédigée juste au-dessus.

Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que le jeu de rôles souffre d'une image au mieux fausse, et au pire mauvaise auprès du grand public, qui lui vient directement de son petit frère bâtard: le jeu vidéo. Le mal-nommé genre du RPG (roleplaying game = jeu de rôles), dans lequel on fait tout, sauf interpréter le personnage que l'on joue, et à plus forte raison le MMORPG (massively multiplayer online roleplaying game = jeu de rôles en ligne massivement multijoueurs), où l'interaction entre joueurs est extrêmement réductrice, laissent à croire, par leur appellation similaire à notre objet d'étude, que le jeu de rôles, c'est: fabriquer un héros, aller remplir des quêtes, tuer des monstres, s'acheter des armes qui vont permettre de tuer encore plus de monstres et de remplir encore plus de quêtes, et on recommence,

Or là, je vous arrête tout de suite: effectivement, le jeu de rôles ça peut être ça. Comme la littérature ça peut être Twilight. Ou le cinéma, Les visiteurs en Amérique. Ou la télévision, Les Ch'tis à Mykonos. Mais ça peut surtout être tellement d'autres choses! Il y en a pour tous les goûts, tous les genres (heroic-fantasy, policier, science-fiction...), tous les univers (historique, post-apocalyptique, présent uchronique...), toutes les ambiances (aventure, enquête, mystère, intrigue, parodie...), tous les âges (enfants, ados, adultes..)... Que vous soyez fan de Game of Thrones, de Stargate, de Sherlock, ou même Doctor Who, il existe quelque part un jeu de rôles qui vous correspond; et si d'aventure il n'existait pas, il ne tient qu'à vous de l'imaginer.

Aussi, tenez-le vous pour dit: le modèle porte-monstre-trésor, aussi répandu soit-il, n'est qu'une façon parmi des milliers de faire du jeu de rôles – et de surcroît, loin d'être la plus intéressante par ailleurs. On peut tout aussi bien enquêter sur des phénomènes paranormaux, poursuivis par des créatures cauchemardesques qui nous rendent fous, comme dans L'appel de Cthulhu; plonger dans les intrigues politiques de la cour impériale, dans le Japon médiéval, comme dans La légende des cinq anneaux; ou même se confronter aux intrigues absurdes et loufoques d'un futur dystopique où le monde serait contrôlé par un ordinateur devenu fou, comme dans Paranoïa. Alors attention, qu'on ne me fasse pas dire ce que je n'ai pas dit: j'aime le jeu vidéo, aussi, mais il n'en reste pas moins que ça n'a rien à voir. La richesse du jeu de rôles, là où le jeu vidéo est limité aux scénarios prévus par les concepteurs, c'est justement de pouvoir réinventer l'univers, imaginer des nouveaux personnages, explorer de nouvelles histoires... Dans un sens, c'est exactement le contraire, finalement.

Une autre question que le néophyte me pose souvent, concerne le but du jeu. Là, une fois de plus, je vais vous décevoir avec une réponse vague. Disons qu'il est de tradition de jouer un scénario écrit à l'avance (plus ou moins en détails), et que l'objectif avancé est de réussir à démêler l'intrigue qu'il propose tous ensemble: un jeu de rôles est donc classiquement coopératif. Mais rien n'oblige les joueurs à jouer des personnages qui s'entendent entre eux (c'est même plus drôle quand c'est l'inverse!), d'une part, et d'autre part rien n'oblige à jouer de façon scénarisée, de toute manière... Aussi, le seul "but" réel d'un jeu de rôles, c'est de s'amuser, de passer un bon moment... et d'être satisfait de l'histoire qu'on a imaginée avec le concours des autres joueurs.

Enfin, pour la question des règles, une fois de plus il n'y a que des exceptions (jeu de mots, quand tu nous tiens). La majorité des jeux de rôles (mais pas tous) utilisent un système de simulation, sujet sur lequel j'aurai l'occasion de revenir abondamment par la suite: il s'agit typiquement d'un ensemble de règles qui permettent de définir chaque personnage d'après différents critères, tels que sa force, son intelligence, son charisme... et de déterminer, pour chaque action que ce personnage va entreprendre, s'il est assez compétent pour réussir, ou non. Traditionnellement, un système de simulation fait intervenir le hasard par le biais de jets de dés, mais à l'instar du reste certains jeux fonctionnent sans cela. Parfois, plusieurs jeux de rôles emploient le même système de simulation, mais la tendance est tout de même à ce que chaque jeu propose son propre système, plus ou moins complexe, et avec sa propre spécialité (simulation des combats, simulation des interactions sociales, simulation de la magie...).

Bref, comme vous l'avez compris, le jeu de rôles est un domaine vaste, très vaste. Comme dans la littérature, comme dans le cinéma, vous trouverez des jeux qui vous accrocheront et d'autres qui vous repousseront. Et finalement, il n'y a rien qui ressemble moins à un jeu de rôles qu'un autre jeu de rôles.

Autrement dit, vous pouvez retenir que:
  • jeu de rôles ≠ jeu vidéo
  • jeu de rôles ≠ jeu de dés
  • jeu de rôles ≠ combats épiques à répétition
  • jeu de rôles A ≠ jeu de rôles B
J'espère que cet article aura éclairci quelque peu votre vision sur le paysage rôlistique, voire vous aura donné envie d'essayer!

A bientôt pour de nouvelles aventures...